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"Conan le Cimmérien" - 1er volume, 1932 - 1933

vendredi 5 novembre 2010, par Nébal

Conan le Cimmérien - premier volume, 1932-1933
Robert Ervin Howard
Editions Bragelonne
Grand format - 574 pages reliées avec jacket
Illustrations par Mark Schultz, ouvrage dirigé par Patrice Louinet, traduit de [l’américain] par Patrice Louinet et François Truchaud
2007


Hop, encore un gros et beau morceau de classique, avec cette édition tant attendue de l’intégrale des « Conan » de Robert E. Howard. Et sans doute vaut-il mieux parler d’édition plutôt que de réédition, dans la mesure où, pour la première fois, ce sont bien les textes originaux du Texan qui sont regroupés dans ce beau volume, et non les versions ultérieures traficotées par Lyon Sprague de Camp (essentiellement)... Ce dernier était à bon droit devenu la bête noire des fanatiques d’Howard et de son plus célèbre personnage, dans la mesure où il s’était permis de « retoucher » les textes originaux, coupant ici, rajoutant là, et réécrivant entre les deux, pour livrer finalement un Conan assez différent de l’original, et bien moins convaincant ; d’autant que le bonhomme, qui avait trouvé là semble-t-il un commerce juteux, s’opposait avec tous les moyens à sa disposition à toute réédition des textes originaux... Et ce n’est donc que tout récemment qu’il nous a été donné de redécouvrir les textes « 100 % Howard », dans une édition en anglais supervisée entre autres par Patrice Louinet, lequel a donc depuis dirigé cette édition française chez Bragelonne, qui devrait connaître trois volumes. Autant dire que Patrice Louinet est quelqu’un qui sait de quoi il parle...

Ne serait-ce que pour cette raison, il y a donc lieu de se féliciter de la parution de ce recueil. Et on ajoutera en outre que c’est un bel objet. La jaquette a pu être critiquée ici ou là ; certes, elle n’est guère fabuleuse (on peut même la juger horripilante avec son « Robert E. Howardtm » et son « Conan® »...), mais, connaissant les couvertures souvent baveuses et racoleuses au possible de Bragelonne, éditeur emblématique de la big commercial fantasy, comme on dit, c’est finalement plutôt correct. De toute façon, au pire, on peut se débarrasser de cette jaquette et lui préférer cette sympathique reliure bordeaux, avec dorures s’il vous plaît. L’intérieur est également assez séduisant, aéré et d’une lecture agréable, et assez abondamment illustré par Mark Schultz, soit dans un style « comics » qu’on a pu trouver criard (moi, ça va...), mais qui peut aussi faire penser, sans trop de surprise, aux Conan de John Buscema, soit dans un style davantage « prestigieux », avec des peintures épiques assez imprégnées de classicisme, mais parfois franchement superbes (j’aime beaucoup, par exemple, la danse de Bêlit, p. 180). Ne boudons pas notre plaisir : c’est une fort belle édition, et l’on peut bien adresser des félicitations à Bragelonne, qui ne s’est clairement pas foutu de notre gueule cette fois-ci. Juste un bémol : le prix est conséquent (35 €) ; mais bon, quand on aime...

Maintenant que j’y pense, il n’est sans doute pas inutile de se livrer à une petite présentation de Robert E. Howard et de son fameux barbare. Car bon nombre d’idées reçues circulent sur l’un comme sur l’autre... Le Texan Robert E. Howard (1906-1936) est un très grand nom de la littérature de l’imaginaire dans sa version la plus « populaire », celle de ces fameux pulps aux couleurs criardes qui ont révélé tant d’auteurs de génie. Il a notamment écrit pour la fameuse revue Weird Tales, de même que le grand H.P. Lovecraft (célèbre depuis, mais royalement ignoré à l’époque...), avec lequel il a d’ailleurs entretenu une très abondante correspondance, sans jamais l’avoir rencontré pour autant (corrigez-moi si je me trompe...) ; il a même participé au « mythe de Cthulhu » en écrivant plusieurs nouvelles directement inspirées par le maître. De même que cet autre grand nom du genre que fut Edgar Rice Burroughs avec ses « cycles » de Tarzan et de John Carter, Howard a créé un certain nombre de personnages marquants revenant dans différentes nouvelles, et parmi lesquels on pourra citer, par exemple, Solomon Kane et le roi Kull.

Mais le plus fameux est incontestablement Conan le Cimmérien, personnage créé en 1932 (même si l’on peut trouver plusieurs textes qui semblent l’annoncer bien auparavant, ainsi que Patrice Louinet le note dans sa postface, « Une Genèse Hyborienne », pp. 541-571), et sur lequel il reviendra bien souvent jusqu’à son suicide à l’âge de trente ans, quatre ans plus tard. Et il y a une raison à cette réputation particulière. On a pu dire, en effet, que Robert E. Howard, avec le personnage de Conan, a créé un genre, particulièrement prolifique aujourd’hui (pour le meilleur et pour le pire...), à savoir l’heroic fantasy (même si l’on parlait plutôt à l’époque de sword’n’sorcery, expression conservée encore aujourd’hui pour désigner les récits les plus proches de Conan). Je n’ai aucune envie de rentrer dans les querelles de paternité sur le genre (et je veux bien noter, ainsi qu’on l’a parfois fait remarquer, que J.R.R. Tolkien, s’il ne publiera ses grandes œuvres que bien plus tard, avait néanmoins déjà commencé à bâtir sa Terre du Milieu à cette époque, et même auparavant...). Reste que Howard a bel et bien inventé quelque chose avec Conan... qui était tout d’abord, semble-t-il, un expédient destiné à lui faciliter quelque peu la tâche. Howard, outre un intérêt prononcé pour le fantastique, s’intéressait également énormément à la fiction historique, et avait eu l’occasion de s’y adonner avec succès. Le problème est que ce genre nécessite une énorme documentation afin d’éviter tout anachronisme, et implique un certain réalisme. D’où l’idée de créer un monde ressemblant assez au nôtre pour ne pas nécessiter trop d’explications nuisant à la force du récit, tout en offrant la souplesse nécessaire pour laisser s’exprimer à plein la fantasy et l’imagination de l’auteur. C’est ainsi que Howard a créé l’Âge Hyborien, passé imaginaire et oublié de notre terre, situé entre l’engloutissement de l’Atlantide et l’avènement des civilisations antiques. Howard écrira ainsi, parmi d’autres documents préparatoires, un petit essai sur l’histoire de l’Âge Hyborien (« L’Âge Hyborien », pp. 491-514), et dressera des cartes sommaires de ce monde imaginaire, superposées à des cartes de l’Europe, du bassin méditerranéen et du Proche-Orient (« Cartes du Monde Hyborien (dessinées aux environ de mars 1932) », pp. 537-539). En se référant à ces documents, il construira ainsi progressivement un monde cohérent et riche, fournissant un cadre idéal pour des aventures épiques et fantaisistes.

Et c’est donc le monde qu’arpente Conan le Cimmérien. Conan, quoi qu’ait pu en dire l’auteur, n’est probablement pas apparu d’un seul coup, et aura le temps d’évoluer. Passés les premiers récits ou projets reposant sur le thème de la réincarnation, il ne sera défini dans tous ses caractères qu’au fil des textes, lesquels - et il est important de le noter - n’ont pas été écrits dans un ordre chronologique : Howard n’a pas dressé une biographie du personnage de sa naissance à sa mort, mais s’en est fait le chroniqueur, rapportant des épisodes significatifs de la vie du personnage comme ils lui venaient. C’est ainsi que, dans le premier récit publié de Conan, celui-ci est au terme de sa carrière, en tant que roi d’Aquilonie. Et si l’on retrouvera par la suite d’autres récits se situant à cette même époque, bien plus nombreux sont ceux qui évoqueront un Conan plus jeune, mercenaire, voleur, ou pirate sous le nom d’Amra, le Lion. Patrice Louinet a donc fort logiquement pris un parti opposé à celui de Sprague de Camp, lequel avait artificiellement procédé à l’établissement d’une saga rapportant les aventures de Conan dans l’ordre où il pensait qu’elles étaient arrivées. Sans les modifications du sinistre retoucheur, cette pratique n’aurait plus guère de sens, et Patrice Louinet a donc tout à fait légitimement choisi de présenter les textes dans l’ordre de leur rédaction, qu’ils aient été acceptés par Weird Tales ou non (on trouve en outre en appendices des versions alternatives, des synopsis et des récits inachevés).

On perçoit mieux ainsi comment Howard a construit son personnage ; dans un premier temps (et le thème sous-jacent de la réincarnation, quand bien même non explicitement employé, n’y est sans doute pas pour rien), Conan, qui continue d’emprunter quelques caractères au personnage de Kull, ressemble à vrai dire beaucoup à Howard, notamment dans ses traits les plus mélancoliques ; mais, dans un second temps qui intervient assez rapidement, Howard fera de Conan une version idéalisée de lui-même. C’est ainsi que Conan le Cimmérien deviendra véritablement Conan le Barbare : un homme dur et fruste, mais certainement pas idiot, qui arpente le Monde Hyborien avec une sauvagerie destructrice et une incompréhension tournant souvent au mépris pour la civilisation et son cortège d’hypocrisies et de petitesses. Rien d’étonnant, sous cet angle, à ce que l’on ait souvent fait une lecture nietzschéenne de Conan (ainsi dans le chef-d’œuvre de John Milius). S’il ne faudrait probablement pas trop s’attarder sur cet aspect (et encore moins en tirer artificiellement des conséquences nauséabondes comme le premier bobo venu : pour dire les choses clairement, Howard n’avait absolument rien d’un fasciste...), le fait est qu’il y a bien du « surhomme » chez Conan, notamment dans sa tendance à se placer au-dessus du bien et du mal. C’est d’ailleurs un des aspects les plus séduisants et fascinants du personnage ; bien loin du manichéisme qui a si souvent parasité l’heroic fantasy depuis, Conan est à bien des égards un anti-héros : violent, brutal, grossier, meurtrier, voleur, ivrogne, débauché, parfois fourbe, et à la fidélité variable, il n’a rien d’un preux chevalier... Et c’est son principal atout dans le monde violent qui est le sien. Howard fait bien, avec Conan, un éloge du barbare, valorisé par rapport au faible civilisé. Conan ne se reconnaît pas de roi, ni d’obligations « naturelles » envers qui que ce soit ; quant aux dieux... Mais laissons-le présenter de lui-même son point de vue sur la question (extrait de « La Reine de la Côte Noire », p. 184) :

« [Crom] demeure sur une grande montagne. A quoi bon l’invoquer ? Que les hommes vivent ou meurent, il s’en moque. Mieux vaut se taire et ne pas attirer son attention sur soi ; car il enverra alors des malédictions, et non la bonne fortune ! Il est cruel et sans amour, mais à la naissance il insuffle dans l’âme de chaque homme le pouvoir de se battre et de tuer. Que pourraient demander d’autre les hommes aux dieux ?

« [...] Dans les croyances de mon peuple, il n’y a pas d’espoir ici ou après [...]. Dans ce monde, les hommes luttent et souffrent en vain, trouvant seulement du plaisir dans la folie ardente de la bataille ; une fois morts, leurs âmes pénètrent dans un royaume gris, nuageux et parcouru de vents glacés, où elles errent sans joie, pour l’éternité.

« [...] J’ai connu un grand nombre de dieux. Celui qui nie leur existence est aussi aveugle que celui qui leur fait une trop grande confiance. Je ne cherche pas à savoir ce qu’il y a au-delà de la mort. Ce sont peut-être les ténèbres, comme l’affirment les sceptiques de Némédie, ou bien le royaume de glace et de nuages de Crom, ou encore les plaines enneigées et les salles voûtées du Valhalla des peuples du nord. Je l’ignore et cela m’importe peu. Il me suffit de vivre ma vie intensément ; tant que je peux savourer le jus succulent des viandes rouges et le goût des vins capiteux sur mon palais, tant que je peux jouir de l’étreinte ardente de bras à la blancheur d’albâtre et de la folle exultation de la bataille lorsque les lames bleutées s’enflamment et se teintent d’écarlate, je suis satisfait ! Je laisse aux érudits, prêtres et philosophes le soin de méditer sur les questions de la réalité et de l’illusion. Je sais une chose : si la vie est une chimère, alors moi aussi j’en suis une ; par conséquent l’illusion est réelle pour moi. Je vis, je brûle de l’ardeur de vivre, j’aime, je tue et je suis satisfait. »

Un Conan nihiliste et / ou protagoréen, hédoniste aussi, tenant bien davantage du punk sans illusions que du faf droit dans ses bottes... Un barbare, en un mot, ce qui est préférable à tout le reste. Comme une forme supérieure de franchise et d’honnêteté...


Mais abordons maintenant les textes (y s’rait temps !). On passera rapidement sur le poème bilingue « Cimmérie » (pp. 23-25), dont on ne peut pas dire qu’il s’intègre véritablement au cycle, mais est néanmoins utile pour saisir la genèse de la création du Monde Hyborien.

On aborde véritablement le cycle avec la première histoire de Conan écrite et publiée, à savoir « Le Phénix sur l’Epée » (pp. 27-57 ; version rejetée par Weird Tales pp. 457-485). Conan est alors roi d’Aquilonie, ayant renversé et tué son prédécesseur, et doit faire face à un complot mené par des aristocrates mécontents ; la plus grande menace, pourtant, ne vient pas de ces puissants barons, mais d’un esclave stygien, Thot-Amon de l’anneau... Le personnage de Conan n’est pas encore clairement défini, et, dans sa version vieillissante, c’est surtout un ancien barbare nostalgique de ses jeunes années que l’on rencontre. L’influence lovecraftienne est assez nette, même si le fantastique, bien « réel », se voit relativiser par une pirouette finale pas forcément nécessaire.

Il en va de même pour « La Fille du Géant du Gel » (pp. 57-67), court récit mythologique d’un intérêt assez mineur à mon goût... Un point intéressant, ceci dit : Conan, ici mercenaire, y succombe à une pulsion érotique qui aurait été fatale à tout autre que lui ; et c’est sans doute ce côté charnel et guère héroïque qui explique avant tout le refus de cette nouvelle...

Troisième texte : « Le Dieu dans le Sarcophage » (pp. 69-91). Un récit qui détonne quelque peu dans la série des Conan, puisque prenant la forme d’une enquête policière assez verbeuse et très « whodunit » ; Conan, qui est cette fois un voleur, n’y joue finalement qu’un rôle assez secondaire, et l’action passe au second plan.

Les choses s’améliorent par la suite : en effet, après ces trois textes inauguraux, Howard a pris le temps de définir davantage le Monde Hyborien et son personnage, et les textes ultérieurs s’en ressentent. Ainsi, immédiatement, avec « La Tour de l’Eléphant » (pp. 93-120) : Conan y est à nouveau un voleur, qui se lance impulsivement et avec une audace incroyable dans le cambriolage de la fameuse Tour de l’Eléphant ; les circonstances du vol ne sont pas sans évoquer celui de l’Oeil du Serpent dans le film de Milius, mais le récit, plus cruel, se teinte également d’horreur lovecraftienne, ainsi que bon nombre de ceux qui vont suivre.

« La Citadelle Ecarlate » (pp. 121-166 ; synopsis pp. 517-518), ensuite, nous ramène au temps du roi Conan ; celui-ci, victime d’une fourberie, a été capturé par ses ennemis, et emprisonné dans les souterrains de la Citadelle Ecarlate du terrifiant mage Tsotha. Sa fuite et sa vengeance épique font tout le sel de ce récit très réussi et divertissant.

On passe ensuite, avec « La Reine de la Côte Noire » (pp. 169-205), à une des plus fameuses aventures de Conan, narrant sa rencontre avec la pirate Bêlit et le début de sa carrière de « corsaire » sous le nom d’Amra, le Lion. Le couple sauvage et cruel formé par Conan et Bêlit est assez unique, et la psychologie du Cimmérien s’approfondit énormément dans ce récit ; la fin, une fois de plus très lovecraftienne (mais qui a là aussi inspiré John Milius et Oliver Stone), est pour le moins saisissante.

« Le Colosse Noir » (pp. 207-250 ; synopsis pp. 519-520), immédiatement après, est à mon avis une des plus grandes réussites de ce volume. Si l’influence de Lovecraft y est encore assez nette, c’est pourtant probablement celle de Sax Rohmer qui domine, ainsi que le montre Patrice Louinet dans sa postface. Récit remarquable, quoi qu’il en soit, où le personnage de Conan n’intervient qu’assez tard, sous les traits d’un mercenaire ivrogne devenu sur le caprice des dieux le chef d’une puissante armée. La longue bataille qui clôt la nouvelle est portée par un souffle épique tétanisant, et les morceaux de bravoure abondent.

« Chimères de Fer dans la Clarté Lunaire » (pp. 253-291), en comparaison, est indéniablement un texte mineur. Pour la première fois, Howard rajoute aux côtés de Conan un personnage féminin peu vêtu, dont le seul but est bien de lui faire obtenir la couverture du pulp ; et l’histoire est assez confuse, bien que comprenant quelques remarquables scènes horrifiques.

Si « Xuthal La Crépusculaire » (pp. 293-330) poursuit assez clairement dans cette lignée, le résultat est cependant bien plus probant. La ville fantôme de Xuthal, perdue dans le désert, est une belle création, riche en secrets terrifiants, et le lecteur ne s’ennuie pas un seul instant.

Après quoi « Le Bassin de l’Homme Noir » (pp. 333-366) nous ramène au Conan pirate, plus fourbe que jamais, dans une histoire franchement terrifiante et très divertissante.

« La Maison aux Trois Bandits » (pp. 367-394) nous décrit un Conan voleur et assassin, lié par le sort à deux bandits d’une espèce bien différente ; un récit moins épique que les précédents, dans un cadre urbain, mais non moins intéressant.

Ce n’est hélas pas le cas de « La Vallée des Femmes Perdues » (pp. 397-416), texte résolument alimentaire et dont on sent bien qu’il n’avait probablement pas convaincu son auteur. L’histoire n’est guère passionnante, le racolage s’y fait outrancier, et le racisme omniprésent, auquel Howard ne nous avait pourtant pas habitué (contrairement à ce que l’on a souvent prétendu, et que l’on pouvait par contre ressentir chez Lovecraft), achève de rebuter le lecteur. Sans aucun doute le texte le plus faible du recueil.

La sélection de nouvelles s’achève heureusement sur une plus grande réussite, avec « Le Diable d’Airain » (pp. 417-453). Un piège y est tendu à Conan, alors chef de guerre des Kozakis ; mais les ruines de Xapur recèlent bien plus de dangers que ce que ses ennemis supposent. Le cadre horrifique est à nouveau très réussi, et la nouvelle fonctionne remarquablement bien.

Suivent diverses appendices d’un intérêt varié (les plus intéressantes ont déjà été citées).

Tout n’est pas excellent dans ce recueil, il faudrait être le dernier des intégristes howardiens pour le prétendre. La littérature d’Howard se veut populaire, ce qui n’a rien de dégradant, mais explique quelques clichés ou procédés parfois regrettables. Ce n’était en outre pas en grand styliste, même si sa plume lyrique nous réserve à l’occasion quelques remarquables scènes d’action ou visions cauchemardesques très inspirées par... Oui, bon, vous avez compris. Enfin, les histoires tendent à se répéter quelque peu... Mais l’intérêt est là, pourtant, dans ce monde riche qu’Howard a su créer, et cet époustouflant personnage qu’est Conan le Cimmérien. Impossible de s’ennuyer véritablement dans ce recueil, qui se lit avec un plaisir certain. Je ne nierai donc pas mon bonheur, et avoue même attendre déjà la suite (semble-t-il bien meilleure, qui plus est !) avec beaucoup d’impatience.

Crom !!!

Note : cet article est une reprise de celui publié le 16 novembre 2007 sur le blog "Welcome to Nebalia"